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Cette maison, ça faisait déjà un bail que je rêvais de la faire. Non pas que de la rue elle témoignait d’un très grand intérêt, mais plutôt parce qu’elle en était si loin que je la voyais plus belle que les autres. Bref, on se courtisait elle et moi au détour d’un trajet qui m’amenait à passer par là.
À chaque fois que je passais devant, je me disais que je devais y aller. Après tout, elle n’était qu’à une dizaine de minutes de chez moi. Mais au lieu de ça, je préférais organiser mes sessions de rurex plus loin, comme si je la tenais pour acquise.
Il y a quelques mois, j’y étais allé une première fois, question d’y faire du repérage. Quelques minutes, pas plus. Après tout, je voulais me garder la surprise lorsque j’irais la visiter pour de vrai. L’intérieur semblait très prometteur avec son style « année 50, jamais rénovée ». À l’extérieur, j’avais remarqué qu’une caméra vidéo scrutait les lieux. Mais le fait qu’elle pointant sur les remises du fond du terrain me donnait l’impression que la maison devait représenter une moins grande valeur aux yeux du propriétaire. Ce qui n’était pas mon cas. Une vieille grange, c’est bien, mais une vieille maison, c’est mieux.
Bref, quand nous y sommes retournés, on n’a pas été trop déçu. La pièce à l’entrée avait bien été vidée, mais il restait suffisamment d’éléments pour nous occuper pour plusieurs heures. Du moins, c’est ce qu’on croyait.
Des factures trainant ici et là nous permettaient de connaître le nom du propriétaire. Un certain Tucyorpec dont je tairai le prénom. À l’étage se trouvaient plusieurs vieux pamphlets en russe, ou plutôt en ukrainien, devrais-je dire, car l’un de ces documents avait une traduction anglaise qui décrivait le contenu et en indiquait la provenance.
Je ne saurais dire l’année à laquelle les lieux ont été abandonnés par son propriétaire, mais en arrivant dans le petit salon, nous sommes tombés nez à nez sur l’un de ses locataires… Un gros raton laveur qui a préféré s’enfuir par la cheminée plutôt que de nous faire visiter les lieux.
Qu’importe, car quelques minutes plus tard, alors que nous étions en train de faire une mise en scène via les derniers vestiges de mobilier, le propriétaire actuel est débarqué sur les lieux. Préférant aller à sa rencontre, plutôt que de se cacher, ce dernier nous a d’abord gentiment invités à foutre le camp dans les délais les plus brefs. S’en est suivi une discussion où on lui a expliqué notre présence et au fil des minutes qui ont suivi, il a vu que nous n’étions pas de jeunes vandales (contrairement à ceux qui étaient venus tout saccager quelques semaines plus tôt et où la police est venue les cueillir après s’être rendu compte que ces jeunes crétins s’étaient filmés, complètement défoncés, en train de tout détruire… et qui avaient eu la brillante idée de publier le tout sur YouTube.
Bref, pour en revenir au propriétaire, on en a profité pour lui demander des infos sur l’endroit. C’est là qu’on a appris que Monsieur Tucyorpec y vivait comme un ermite, que la maison a été vendue pour être déconstruite et revendue et qu’il allait s’y construire une maison par la suite. Immense terrain boisé avec un potentiel incroyable, dois-je dire… Si j’en avais eu les moyens, je crois que je lui aurais offert une valise d’argent pour son spot de rêve! Mais bon, il disait avoir déjà refusé plusieurs offres alors je ne crois pas qu’une belle photo de la place l’aurait ému au point de me convier chez le notaire.
Bref, après avoir insisté un peu, il accepte finalement de lui laisser une quinzaine de minutes pour finir nos photos (alors que j’en aurais volontairement pris beaucoup plus). Il quitte ensuite les lieux, non sans nous avoir donné une bonne poignée de main… amicale.
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