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UPDATE - Message des propriétaires: L'endroit n'est plus abandonné. Une entreprise d'airsoft y tient de façon régulière des games.
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Bien que le centre pour garçons de Shelburne ouvre ses portes qu’en 1948, les origines de l’institution pénitentiaire remontent aussi loin qu’en 1865 alors qu’est fondée l’École industrielle pour garçons d’Halifax (Halifax Insdustrial School for Boys). C’est en 1947, alors que les fonds viennent à manquer pour cette institution protestante, que le gouvernement provincial annonce, à la surprise de tous, la construction du centre de Shelburne situé à plus de 220 kilomètres au sud d’Halifax.
Si le but premier d’un tel éloignement était justifié par la volonté de garder ces délinquants loin des vices de la capitale, le principal dommage collatéral fut de créer une distance considérable entre eux et leurs parents qui n’avaient plus les moyens de les visiter.
Ainsi, au cours des années 1955, ils seront environ 70 garçons à vivre sur le campus. Les filles n’y seront admises qu’en 1985, après la fermeture du centre jeunesse pour filles situé à Truro.
Le campus est grand et couvre un territoire immense. En plus des sept dortoirs et des salles de classe, on y retrouve entre autres un atelier de travail, deux bibliothèques, une chapelle, un gymnase grand comme un aréna, un amphithéâtre et bien plus encore. D’ailleurs, si avant 1960, on logeait les résidents dans d’anciennes baraques militaires datant de la Seconde Guerre mondiale, les installations seront modernisées à plusieurs reprises au fil des ans.
En septembre 1948, à une époque où la force pouvait être utilisée pour corriger un enfant, on pouvait lire dans les politiques de l’École pour garçons de la Nouvelle-Écosse (ancien nom du Centre pour garçons de Shelburne) :
Les superviseurs ne peuvent frapper les enfants qu’avec le bâton (strap) prescrit par le règlement. La correction corporelle est administrée par le superviseur ayant eu des démêlés avec l’enfant. Il ne peut procéder qu’après en avoir avisé le principal. […] La correction ne peut être donnée qu’en la présence de deux superviseurs […] Un rapport écrit doit être remis au superviseur ayant eu des problèmes avec l’enfant. Un enfant ne peut pas être frappé avec le poing ou aucun autre objet sauf en cas de légitime défense.
Au fil des années, beaucoup de garçons se plaindront d’abus de la part du personnel de l’institution qui, diront-ils, avait recours aux châtiments corporels de façons régulières et abusives. À un point tel que dès la fin des années 1970, un comité est formé afin d’enquêter sur les pratiques de l’établissement et de faire des recommandations au gouvernement. On déterminera ainsi en 1980 que seule la force dans une situation exceptionnelle sera tolérée. Les châtiments corporels sont dès lors interdits.
Pourtant, il ne s’agit là que de la pointe de l’iceberg, car des allégations de violences sexuelles s’ajoutent à la liste de mauvais traitements envers les pensionnaires. Rien de très nouveau, sachant que dès les années 1960, plusieurs histoires d’horreurs flottent autour du centre, tel un nuage de pluie prêt à déchaîner sa colère.
En février 1986, trois résidentes accusent des membres de l’institution de les avoir agressées sexuellement. Après l’enquête de la police, les charges seront finalement abandonnées pour des raisons nébuleuses (les trois plaignantes ne s’étant pas présentées en cour).
L’un des plus notoires bourreaux de l’institution fut Patrick MacDougall, un employé ayant travaillé de septembre 1959 à juin 1975 et ayant eu sous sa charge 877 garçons. Ayant soumis plusieurs garçons à des sévices sexuels, il sera finalement condamné en 1993 pour cinq chefs d’attentat à la pudeur qui en résultât par une sentence de six ans de prison.
Encouragées par les premières dénonciations, de nouvelles victimes trouveront le courage de dénoncer MacDougall au cours des mois qui suivront. Ainsi, ce dernier verra sa peine de prison s’allonger à 11 ans.
Deux autres bourreaux seront également condamnés suite aux révélations de nouvelles victimes, alors que d’autres furent acquittés.
Un fond aux victimes de 61 millions de dollars fut également créé.
Aujourd’hui, le centre est désert et en proie à certains actes de vandalisme isolés. Malgré tout, il demeure surveillé par le propriétaire du terrain et les quelques ouvertures sont régulièrement refermées afin d’offrir aux vieux bâtiments un peu de quiétude.
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