L'hippodrome abandonné de Blue Bonnets
L'hippodrome abandonné de Blue Bonnets

L'hippodrome abandonné de Blue Bonnets

L'hippodrome abandonné de Blue Bonnets

Une saga qui n'est pas prête d'être terminée

Montréal (Quebec), Canada

La saga de l'hippodrome de Blue Bonnets n'est pas sur le point de se terminer. Alors que la campagne électorale de la ville de Montréal de 2013 s'est faite en partie sur l'immense projet résidentiel écoresponsable que les élus désirent y implanter, les choses stagnent sur le terrain. En fait, malgré le fait que les lieux soient sous surveillance 24 heures par jour et sept jours par semaine, les plus optimistes ne prévoient y voir les premiers bâtiments qu'en 2017. Entre-temps, beaucoup de promesses auront eu le temps de couler sous les ponts...

Les origines de l'Hippodrome de Montréal

En 1872, le premier site de l'hippodrome de Blue Bonnets est construit sur une ferme de Ville Saint-Pierre aux limites de Montréal Ouest.  Alors que le site sera coupé en deux par la construction du chemin de fer du Canadien Pacifique en 1886, la haute société de Montréal se mettra alors à la recherche d'un nouveau site. En 1907, deux ans après avoir fondé le Jockey Club de Montréal, John F. Ryan fonde le Blue Bonnets Raceway sur le boulevard Décarie, soit à son emplacement actuel. 3 000 invités y seront attendus en ce 4 juin 1907.

En 1932, Léo Dandurand achète Blue Bonnets avec deux partenaires. Ce dernier est connu pour avoir été, entre autres, propriétaire des Canadiens de Montréal entre 1921 et 1930. Lui et ses partenaires ont payé le club 11 000$ et remporteront la coupe Stanley à trois reprises (en 1924, en 1930 et 1931). C'est également ce dernier qui fondera en 1946 les Alouettes de Montréal, club de football canadien.

En 1958, l'hippodrome change à nouveau de propriétaire. Jean-Louis Lévesque, l'un des hommes d'affaires les plus influents au Québec dans les années 1940 et 1950 y construira de nouvelles installations afin d'y accueillir 12 000 spectateurs d'une valeur de plusieurs millions de dollars. Les écuries seront également agrandies afin d'accommoder plus de mille chevaux.

Moins de sept ans plus tard, il revend le tout à Paul Desmarais, PDG de Power Corporation qui le revendra à nouveau en 1970 alors que les courses de pur-sang cessent et marquent le début du déclin de l'industrie des courses de chevaux.

Alors que dans les années 1990 les difficultés financières du site forcent la Société d'habitation et de développement de Montréal (SHDM) à prendre contrôle du site, l'évocation de la création d'un Casino à Montréal sur le site de Blue Bonnets causera la division au sein des associations hippiques. Si une partie voit d'un bon oeil le regroupement des installations de jeux à un seul endroit, d'autres y voient une menace pour leur sport.

Le Casino de Montréal sera finalement inauguré en 1993 dans l'ancien pavillon de la France et du Québec sur l'île Notre-Dame sur le site de l'Exposition universelle de 1967. De son côté, l'hippodrome poursuit sa descente aux enfers.

De 2007 à 2009, ce sera l'ultime souffle de l'hippodrome Blue Bonnets. Son propriétaire, le Sénateur Paul J. Massicotte obtiendra du gouvernement du Québec, plusieurs subventions afin de garder sur le respirateur artificiel une industrie qui peine à rester hors de l'eau.

En 2009, le site est définitivement abandonné et s'ensuivent alors les différents projets afin de revitaliser le secteur. Aujourd'hui, il n'y a qu'une petite portion de ce terrain de plus de 43,5 hectares qui a changé de zonage afin de permettre la construction de commerces.

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