Le complexe est immense et compte plusieurs bâtiments rattachés par un ingénieux système de tunnels qui relie tous les édifices. S’y perdre est un véritable jeu d’enfant et sans ces codes de couleurs aux murs, il y a fort à parier que nous nous...
Le site n’est pas juste grand, il est immense. 120 hectares (296 acres), soit un peu moins que la moitié de Central Park à New York. En tout, une vingtaine de bâtiments formaient cet énorme complexe psychiatrique qu’était le Hudson River State Hospital.
Le premier pavillon ouvre en 1873. De style victorien gothique, cet immense bâtiment est divisé principalement en trois parties. Séparées par une partie centrale qui comprend l’administration, deux ailes permettent de soigner les hommes d’un côté et les femmes de l’autre. C’est le système Kirkbride.
Nous devons ce système à Thomas Story Kirkbride, médecin psychiatrique américain qui introduit dès la première moitié du XIXe siècle une nouvelle façon de soigner les malades qui jusqu’alors devaient prendre la direction des prisons.
À grands frais, on construit donc des hôpitaux psychiatriques dans des cadres naturels, loin de l’atmosphère bruyante des villes. Fait sur le long, ils respectent tous les principes de base développés par le docteur Kirkbride à savoir :
Ainsi, en l’espace d’une cinquantaine d’années, c’est près d’une soixantaine de ces hôpitaux qui furent construits aux quatre coins des États-Unis, mais également quelques-uns au Canada et en Australie.
Hélas, face aux coûts élevés d’entretien et à de nouvelles techniques de soin plus modernes, plus de la moitié de ces vieux instituts Kirkbride fermeront au cours du XXe siècle.
C’est le cas du Hudson River State Hospital qui ferme ses portes en 2003. En plus du bâtiment Kirkbride, une série de bâtiments construits au fil des ans se retrouvent ainsi abandonnés. Parmi eux, deux églises (romaine et presbytérienne), une morgue, le pavillon Ryon Hall (ouvert en 1934 pour accueillir les patients violents), le bâtiment Clarence O. Cheney (ouvert en 1952, haut de 10 étages et qui servaient aux examens médicaux) et finalement, le centre de réhabilitation Herman B. Snow, ouvert en 1971 et qui était un complexe sportif où l’on retrouvait une piscine intérieure, un gymnase, une agora et plusieurs aires de repos fortement éclairées par la lumière extérieure.
Si à son année d’ouverture, on ne dénombrait qu’une quarantaine de patients, ils seront plus de 6 000 à l’apogée du complexe. Mais au cours des années 1990, on délaisse doucement les installations et les autorités procèdent au transfert des patients vers de plus petits centres. Deux ans après sa fermeture, l’État, alors propriétaire des lieux, procède à la vente de la propriété. S’ensuit alors une kyrielle de projets qui finissent tous aux oubliettes les uns après les autres.
En mai 2007, un violent incendie ravage l’aile des hommes, laissant dans le doute tout projet de préservation des lieux. On barricade les différentes entrées, mais le bâtiment est à ce point éventré que des pans de murs au complet se sont effondrés sur plusieurs étages.
Après plusieurs heures de route, nous arrivons sur le site de l’hôpital au milieu de l’avant-midi. Alors que l’on nous avait parlé de sécurité, nous nous imaginions des entrées difficiles à trouver et un jeu du chat et de la souris avec les gardiens. Mais il faut croire qu’avec le nombre surprenant d’entrées que nous avons trouvé, la sécurité devait être au minimum, et ce, depuis déjà un bon moment. Même l’employé qui nous a vus circuler sur le site semblait n’en avoir rien à foutre.
À l’intérieur des murs, les murs sont envahis de tags et d’adresses de comptes Instagram. Une véritable épidémie. Les nombreuses années d’abandon ont pesé lourd pour le complexe.
Ainsi, s’il reste encore plusieurs artéfacts dans les différents bâtiments, on découvre néanmoins qu’ils disparaissent rapidement lorsqu’on compare ses photos avec celles de ceux qui ont visité les lieux quelques années auparavant.
De nombreux bâtiments ont été fragilisés par les saisons qui ont passé. Lorsqu’ils ne sont pas défoncés, les toits sont courbés telle une demi-lune. La plupart seront probablement démolis au cours des prochaines années.
D’ailleurs, en juillet 2016, Hudson Heritage, l’actuel propriétaire, présentait son projet de 250 millions de dollars américains qui se veut un mélange de 750 unités résidentielles avec des commerces et un hôtel. Certains bâtiments actuels devraient être conservés, alors que la plupart seront rasés aux dires des promoteurs. Ces derniers affirmaient même dans l’article que les différents permis leur avaient été octroyés et qu’ils avaient bon espoir de débuter les travaux sous peu.
Dois-je rappeler qu’en l’espace d’un an et demi, les lieux n’ont subi aucun changement, si ce n’est que le vandalisme s’est amplifié et que les saisons continuent de passer?
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