Les idées de projets ne manquent pas pour cette vieille prison provinciale aujourd’hui abandonner. Fermée en 2001 suite à la construction d’un centre carcéral plus grand et plus moderne, ce sont plus d’une dizaine de projets qui ont été lancés en l’air au sujet de ce vieux bâtiment situé en plein centre-ville. Du refuge pour les sans-abris au studio de musique en passant par un petit gîte proposant des nuitées derrière les barreaux, ce sont autant de projets qui ne sont jamais concrétisés. Au grand désespoir de la ville d’ailleurs qui en est propriétaire et qui semble un peu exaspéré par ce dossier.

Construit en 1928 et complété en 1930, l’établissement a reçu les pires criminels de cette province maritime. Au total, 50 prisonniers pouvaient s’y entasser dans les quatre ailes. Les cellules étaient petites et certaines disposaient de lits superposés. Au sous-sol, on retrouvait trois cellules d’isolement ainsi qu’une cellule avec deux bancs afin d’y recevoir les prisonniers qui arrivaient ou quittaient la prison. Un petit hôpital rudimentaire venait compléter les installations.

L’une des histoires les plus rocambolesques concernant les prisonniers y ayant séjourné concerne ce vétéran américain de la Guerre du Viêt Nam recherché aux États-Unis pour plusieurs meurtres. Spécialisé dans le combat corps à corps, il avait réussi à s’évader lors de son transfert vers un hôpital psychiatrique où il devait y subir une évaluation. L’exploit est notable, sachant qu’il était poings et pieds liés et qu’il avait réussi à s’évader par une fenêtre du fourgon après avoir mis KO ses gardes armés. Il avait ensuite nagé plus d’une heure dans un lac avant d’être appréhendé à nouveau.

Aujourd’hui, malgré l’état des lieux, il reste surprenant de voir que la prison est demeurée dans un état plus qu’acceptable. Il y a très peu de graffitis (deux ou trois tout au plus) et, mis à part quelques portes de cellules qui ont été volées, les lieux ont subi très peu de vandalisme.