Pour la région, il s’agit d’un vestige d’une ère industrielle aujourd’hui révolu. Alors qu’autrefois, l’usine offrait un salaire à près d’une centaine d’employés, le complexe est aujourd’hui cadenassé et désert, bien que surveillé par une...
Ceci est l’histoire de l’industrie de fabrication de scies où les procédés ont peu évolué durant plusieurs décennies. Le résultat en est ce bâtiment qui a, certes, été agrandi au fil des années, mais dont l’intérieur a conservé son cachet d’antan. Il faut savoir que la fabrication de scies nécessite un procédé mécanique, mais également manuel, voire artisanal. Le savoir-faire de l’ouvrier est par conséquent crucial et surtout, un gage de qualité. Sur papier, la fabrication est relativement simple : on prend une feuille d’acier, on la découpe en rond et elle est ensuite martelée. Mais en réalité, le nombre de machines requises rend le processus un peu plus complexe.
Le bâtiment est donc associé à son plus important occupant qui a vu naître son aventure en 1891 avec la création de l’entreprise. Construit en 1880, le bâtiment sera d’abord utilisé par un marchand et épicier de la ville. En 1911, le bâtiment qui servait alors d’entrepôt est acheté et transformé en atelier. On installera des poulies au plafond (qui sont encore là aujourd’hui), on ajoutera une forge (qui a été remplacé depuis, mais dont les vestiges sont encore là) et le bâtiment sera agrandi au fil des années en fonction des besoins de l’entreprise.
L’une des parties les plus intéressantes de l’atelier se trouve à être le bureau du grand patron. D’un côté, un mur vitré afin de garder un œil sur les opérations et de l’autre, des armoires qui ont un air de sacristie avec une vieille cabine téléphonique dans le coin où le patron se réfugiait jadis pour passer ses appels lorsque le bruit était infernal dans l’usine.
Au grenier, entre les patins à glace laissés ici à défaut de les conserver à la maison, on retrouve plusieurs artéfacts d’une époque aujourd’hui révolus. Entre les machines à écrire et les moules entassés dans de vieilles caisses en bois, on retrouve de vieux moteurs et de vieilles pièces de toute sorte qu’on a montées ici à défaut de s’en séparer.
Véritable témoin d’un siècle de fabrication mécanique, mais aussi artisanale, le bâtiment est aujourd’hui classé au patrimoine culturel. Laissé à l’abandon pour de nouveaux locaux plus spacieux et plus moderne, l’atelier est aujourd’hui en vente, attendant une nouvelle destinée qui, souhaitons-le, ne passera pas par sa démolition. Démolition d’ailleurs souhaitée par les voisins qui y voient un risque d’incendie (tout le bâtiment est en bois) plutôt qu’une pièce de l’histoire de cette ville.
« Si tu trouves ça beau, toi et moi ne serons amis », m’a-t-il déclaré mi-sérieux mi-comique… Ma visite s’est donc conclue sans me faire de nouvel ami !
Pour la région, il s’agit d’un vestige d’une ère industrielle aujourd’hui révolu. Alors qu’autrefois, l’usine offrait un salaire à près d’une centaine d’employés, le complexe est aujourd’hui cadenassé et désert, bien que surveillé par une...
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