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Issu d’une famille juive qui cultivait le tabac en Bessarabie, une région à cheval entre la Roumanie et la Moldavie, le propre nom de famille de la riche famille Bronfman semblait prémonitoire et lié à leur avenir. En effet, en yiddish, Bronfman signifie « fabricant de brandy ».
Ainsi, si c’est par le Manitoba que la famille arrive au Canada en 1889, c’est néanmoins dans l’hôtellerie qu’ils rencontrent leurs premiers succès commerciaux. Mais très vite, la famille voit dans la prohibition la chance de faire prospérer leurs affaires. Il faut dire qu’au tournant de la Première Guerre mondiale, les lois encadrant la consommation d’alcool varient d’une province à l’autre. Cela explique donc pourquoi la famille abandonne l’hôtellerie et que c’est à Montréal qu’ils viennent pour se lancer officiellement dans la vente d’alcool au détail.
Très rapidement, le patriarche de la famille se lance dans l’acquisition d’entreprise ici et là et, en l’espace de quelques années, c’est un véritable empire que l’on voit naître. Il faut dire que durant la prohibition aux États-Unis (1920-1933), de nombreux contrebandiers acheminaient l’alcool au sud de la frontière. Beaucoup de villages qui bordaient la frontière états-unienne avaient des tunnels ou autres systèmes plus imaginatifs les uns que les autres afin de faire traverser la frontière aux produits qu’ils revendaient à prix d’or dans les grandes villes du pays.
L’entreprise jouait également avec les lois. Ils leur arrivaient de faire transiter leur marchandise par l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, territoire français situé au sud de Terre-Neuve, afin de contourner les lois canadiennes. Bref, tous les moyens étaient bons pour augmenter les ventes.
Et ça marchait.
En 1936, les ventes atteignent 60 millions de dollars sur le marché américain (contre 10 pour le marché canadien). En 1948, les ventes totales se chiffrent à 438 millions de dollars.
Dans les années 60, l’entreprise commence à diversifier ses activités en invertissant dans le pétrole et le charbon. Ses ventes l’élèvent alors à 2,2 milliards en 1977.
C’est au cours des années 1990 que les choses commencent à moins bien aller. Après avoir vendu ses parts dans l’industrie pétrochimique qu’elle possédait, l’entreprise se lance dans le divertissement et le cinéma. La grogne se fait sentir au sein de la famille qui voit en ce changement de cap des risques que la direction ne semble pas avoir pris en compte.
Affaiblie aux yeux de certains, l’entreprise familiale est fusionnée à une multinationale française qui se traduit dans les faits par la prise de contrôle par l’entreprise française où la famille ne conserve que 8,6% de la nouvelle entité. Le volet « alcool » est alors vendu à un concurrent afin de ne conserver que la portion « divertissement ».
Sur l’usine, le lettrage de son ancien propriétaire reste intact, mais la nouvelle entreprise prend possession des locaux. Les nouvelles pour les employés ne sont pas très bonnes. Dès 2003, la distillerie est fermée et seuls les bureaux administratifs et les entrepôts seront dorénavant utilisés. Certains bâtiments seront démolis et le terrain où elles étaient situées seront vendus.
Aujourd’hui, s’il ne reste plus de traces de la distillerie, le complexe demeure néanmoins très grand. Si la majorité des bâtiments ne sont que des entrepôts vides où le vent crée un vrombissement qui donne l’impression qu’un train passe sans cesse, on y découvre néanmoins des traces ici et là de la vie des employés qui ont autrefois habité ces lieux. Certains bureaux sont encore meublés et le gymnase est encore en très bon état. Plus loin, le tunnel reliant deux bâtiments est encore praticable (non inondé) et la salle des machines ne semble qu’attendre la fin de la pause de ses occupants avec ses voyants qui clignotent.
Aujourd’hui, si le terrain du stationnement de l’usine a été vendu à l’industrie voisine, l’avenir du reste du complexe reste incertain, malgré des discussions entamées avec le nouveau propriétaire du stationnement qui pourrait voir là une suite logique à son expansion.
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