Le Negro Community Center
Le Negro Community Center

Le Negro Community Center

Le Negro Community Center

Connu également sous le nom de NCC Charles H. Est Cultural Center

Montréal (Quebec), Canada

Les origines du bâtiment

Malgré les nombreuses modifications faites à l'édifice par le centre communautaire des Noirs (Negro community center ), il est clair qu'à l'origine l'édifice était une église. Les plans sont d'ailleurs signés par Sidney Rose Badgley (1850-1917), un architecte ontarien.


Crédit photo: © Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Ainsi, c'est en 1890 qu'est construit le bâtiment, initialement nommé le West End Methodist Church. Malgré un incendie majeur qui éclata le jour de Noël de 1915 (voir image ci-contre), l'église poursuivra ses activités jusqu'en 1927 alors qu'elle sera renommée la  West End United Church. Deux ans plus tard, en 1929, la vocation du bâtiment chance et devient alors l'Iverley Settlement House. Mouvement social libéral, le settlement movement était très populaire dans les années 1920 dont l'objectif  était de réunir les riches et les pauvres afin de créer une communauté solidaire au sein de la société. À Montréal, l'édifice était donc utilisé comme maison d'accueil pour les immigrants et les familles moins bien nanties.

Le Negro Comunity center

C'est en février 1927, dans le salon du Révérend Charles Humphrey Este que nait le Negro Community Centre (NCC). Avec les onze membres de la congrégation d'église unie de l'Union (Union United Church), ils élaborent les fondements de la mission qu'ils désirent se donner: "améliorer les conditions sociales et économiques de la communauté noire de Montréal".

Immigré des Antilles au printemps de 1913, rien ne destinait Este à devenir un ministre du culte. L'un de ses premiers métiers à Montréal était d'ailleurs cireur de chaussures devant un hôtel de la ville. Un jour, un de ses clients lui demande s'il n'était pas venu le moment de faire un homme de lui. "Quittez cet emploi et prenez six mois pour aller suivre des cours au collège Macdonald ", lui suggère-t-il. C'est ainsi qu'il s'inscrivit pour devenir pasteur.  

Après deux ans de discussions, c'est finalement auprès de la Fédération financière de Montréal (Financial Federation of Montréal) qu'ils obtiennent les fonds pour se lancer. À la recherche constante de plus espaces et se promenant de local en local, c'est finalement en juillet 1955 que sont fusionnés les communautés Negro Community Centre et le Iverley Community Centre. Dès lors, le bâtiment que l'on connait sera désormais associé à la communauté noire suite à l'effacement progressif du settlement movement. De 1955 à 1957, la communauté récoltera 50 000$ de dons afin de construire un gymnase au quatrième étage.

En 1987, alors qu'une portion du mur extérieur à l'arrière du centre Charles H. Este s'effondre, il est évident que les ennuis financiers de la communauté sont de plus en plus à l'image de leur bâtiment, à savoir en piteux état. L'année suivante, la situation devient de plus en plus ingérable alors que Centraide annonce à l'assemblée annuelle de l'organisme qu'elle lui coupe les fonds.

Après plusieurs années infructueuses à trouver une solution, le centre est officiellement fermé en 1994. Alors que plusieurs projets communautaires sont créés afin de sauver le bâtiment et sa mission, ils se soldent tous, hélas, par des échecs.

Un célèbre visiteur

Au delà des différents maires de Montréal qui ont visités à plusieurs reprises le Negro Center, c'est en juin 1990 que le centre recevra en ses murs son plus célèbre visiteur: Nelson Mandela. Né en 1918, il est emprisonné en 1964. Il n’est libéré que le 11 février 1990 et le 19 juin de la même année, il est reçu par le maire Jean Doré à l’hôtel de ville de Montréal.  Ainsi, le seul autre endroit qu’il visitera durant son séjour dans la métropole sera le Negro Community Center / NCC Charles H. Est Cultural Center.

Un mur s'effondre

Le 13 avril 2014, un mur s'effondre en pleine journée, montrant au grand jour ses trois étages. Heureusement, personne n'a été blessé, mais c'est bien là la preuve irréfutable du laisser-aller dans l'entretien de l'édifice, victime des intempéries et du temps. Pour le moment, bien qu'aucune décision quand à son avenir n'ait été prise, on devine que ses chances d'être démolies augmentent avec les jours qui passent.

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