L'usine abandonnée de la Stanley Tools

L'usine abandonnée de la Stanley Tools

L'usine abandonnée de la Stanley Tools

Plus de cent ans d'histoire réduit à l'abandon

Roxton Pond (Quebec), Canada

C’est le résultat d’un concours de circonstances qui a mené la compagnie Stanley Tools à s’installer dans la région plutôt qu’ailleurs au Canada. En 1858, un certain Sem Dalpé décide de s’installer à Roxton Pond à cause de la communauté Baptiste dont il est membre. Ce dernier ouvre une usine spécialisée dans la taillanderie (fabrication d’outils) et emploie quelques employés. Dès lors, d’autres suivirent et bientôt, la réputation de la qualité de ses ouvriers vint aux oreilles des dirigeants de la Stanley Tools qui décidèrent d’y construire une usine. Encouragée par un congé de taxes foncières, l’usine fut construite en 1907.

Plusieurs agrandissements suivront au cours des années suivantes. Ainsi, en 1930, on compte déjà une cinquantaine d’employés. Ce nombre doublera au début de la Seconde Guerre mondiale et se maintiendra jusqu’en 1966. En 1974, ils seront 300 travailleurs à y fabriquer des outils, un sommet pour l’entreprise. Malheureusement, au cours des années suivantes, les ennuis de la compagnie feront péricliter ce nombre jusqu’à compromettre la rentabilité de l’usine.

En 1984, c’est la consternation. L’usine Stanley cesse ses activités et met fin du même coup à cent ans d’histoire de taillanderie à Roxton Pond. On accuse alors l’économie et l’augmentation de la concurrence outre-mer d’être responsables de la situation. Au total, 53 employés seront remerciés. Ces derniers accusent plutôt l’entreprise d’avoir préféré fermer son usine plutôt que de céder aux revendications syndicales de ses travailleurs dont les négociations en vue d’un renouvellement de leur convention collective battaient de l’aile.

Quelques mois plus tard, l’usine est vendue à Productions Ranger pour 450 000$ afin d’y transférer les opérations de ses entreprises industrielles situées à Granby. 140 employés y fabriqueront des casques protecteurs.

En 1996, l’usine passe à Patrick Charbonneau pour 425 000$. Ce dernier désire y implanter un motel industriel. Malgré des investissements de 150 000$, ce projet ne verra jamais le jour.

Bien que la Stanley ait quitté la région depuis un bon moment, elle refait surface dans l’actualité en 2001 alors qu’on accuse la compagnie d’avoir contaminé les eaux souterraines de Roxton Pond par son activité industrielle.  Plus de 650 résidents sont touchés par une contamination de leurs puits domestiques par des composés organiques volatiles (COV). Alors que la ville intente une poursuite de 30 millions de dollars contre l’entreprise état-unienne, la saga prendra fin en 2005 alors que l’entreprise accepte de verser 5,4 millions de dollars à la ville en plus d’offrir 520 000$ aux personnes directement touchées par l’avis de non-consommation de l’eau.

Encore plus de photos

La fosse - Photo: Jarold Dumouchel
Montréal, Quebec (Canada)

Construit en 1954, l'incinérateur Dickson était alors le plus moderne d'Amérique du nord. Il venait remplacer ces vieux incinérateurs de premières vagues où les chevaux étaient utilisés pour la récolte des ordures.

Dans les années 1920, la...

La tannerie Cayadutta
Gloversville, New York (États-Unis)

Situé à Gloversville, près d'Albany dans l'état de New York, cette usine abandonnée est prête à s'écrouler à la moindre bourrasque.

On raconte qu'avant 1870, Gloversville était un petit village nommé Stump City. Lorsqu'en 1853 la ville s'...

La vieille usine de carton

Présente dans le paysage depuis plus d’une centaine d’années, on pourrait facilement se méprendre sur cet immense complexe. De l’extérieur, de nombreux graffitis et fenêtres brisées donnent l’impression que le gigantesque complexe de brique est...

Spexel, l'usine abandonnée de Beauharnois
Beauharnois, Quebec (Canada)

C'est plus de 92 ans d'histoire industrielle qui a pris fin en 2004 lorsque l'usine Spexel fut définitivement fermée. C'est en 1912 qu'est construit le moulin à papier qui prit le nom de Howard Smith Paper Mill. Au cours des années qui suivirent...