Le blog d'Urbex Playground

 

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Urbex Playground - L'exposition

Alfred Hitchcock vous accueille

Voilà près de deux mois que je travaille sur l’exposition photo qui sera présentée dès le 14 novembre jusqu’au 10 décembre au théâtre du Centaur. Deux mois à choisir les photos en lien avec la pièce de théâtre The 39 Steps qui se déroule dans une ambiance de théâtre semi-abandonné. Deux mois à optimiser les photos pour l’impression, à créer les cartes postales qui seront disponibles sur place, à convier les journalistes, à faire faire des tests d’impressions, à inviter parents et amis, à écrire et réécrire ma biographie, à régler les problèmes de logistique, etc. Bref, deux mois bien remplis pour un gars qui s’est toujours contenté d’exposer sur ses sites web.

Je ne vous cacherai pas que je suis un peu stressé en vue du vernissage qui aura lieu ce samedi 11 novembre. Rien de très extravagant comme soirée, je vous le confirme. La location d’éléphants de cirque, de cracheurs de feu et la femme à barbe ne rentrait malheureusement pas dans mon budget.

Mon banquier tient d’ailleurs à ce que je vous rappelle que les toiles sont à vendre et qu’avec le temps des fêtes qui approche, ça pourrait faire un cadeau de Noël idéal, à l’image de l’amour réel que vous portez à vos proches. Offrir une journée au spa à votre conjointe ou un voyage à Disney à vos enfants, ça fait tellement 2016!

En plus, elles seront beaucoup (beaucoup et beaucoup) plus abordables que celles de l’artiste qui occupaient les murs avant moi. Les siennes se détaillaient à 20 000$. Moi, à ce prix-là, je vous en imprime au moins 10 et je vous fais un site web avec ça!

Pour le reste, sachez que si vous visitez l’expo avant la grande première de la pièce de théâtre The 39 Steps qui aura lieu ce mardi 14 novembre, vous serez accueilli par nul autre qu’Alfred Hitchcock en chair et en cire (réalisateur de l’adaptation cinématographique de l’œuvre). Et en plus, c’est gratuit. Satisfaction garantie ou je vous rembourse votre gratuité!

 

Où :

Galerie Ted T. Katz Family Trust 
Théâtre du Centaur
453, rue St-François-Xavier
Montréal, Québec H2Y 2T1

 

Quand :

Jusqu’au 10 décembre 2017

  • Dimanche et lundi: de midi à 17h
  • Du mardi au samedi: De midi jusqu'à la représentation de la pièce

 

Combien :

Gratuit, comme dans 0$ ou 0€.

Conférence sur l'urbex

Le 21 septembre prochain, vous êtes invités à venir assister à une conférence sur l'urbex à la Vitrine créative située à Beloeil. J'y expliquerai ce qu'est l'urbex, les implications judicières, mon travail et bien plus encore. Tous les détails sont disponibles sur la page de la vitrine. C'est un rendez-vous!

Les questions et commentaires sont les bienvenus.

Les Gaspésiens sont incroyables

Les Gaspésiens sont incroyables. Photographier des maisons abandonnées avec des autorisations est d'une facilité déconcertante. Tout le monde se connait et rejoindre les propriétaires par téléphone ou en personne se fait toujours en l'espace de quelques minutes.

C'est clair que la raison de ma présence en Gaspésie était une excellente entrée en matière (j'y étais pour du repérage en vue d'une émission de télé), mais au-delà de ça, la gentillesse de ces gens a de quoi détonner avec la méfiance (normale) des Montréalais.

Durant cette visite éclair de quelques jours, j'ai eu la chance de visiter plusieurs lieux incroyables que l'on ne retrouve pas ailleurs. Par exemple, j'ai photographié hier un vieux cinéma paroissial datant des années 20 où un bénévole y engouffre tout son temps et son énergie afin de le conserver face à une ville qui n'y trouve ni l'argent ni l'intérêt de le mettre en valeur. Un peu plus loin, une école fermée en 1996 devenu un entrepôt/bazar où le propriétaire achète tout (et quand je dis tout, c'est vraiment tout) afin de le revendre durant les week-ends. Lors de ma visite, un huissier est d'ailleurs venu le voir afin de palper son intérêt à racheter le contenu d'une maison saisie par la banque. Bref, le genre d'endroit à ce point rempli que s'entasse à l'arrière du bâtiment ce qui ne peut être rentré, faute de place. Ah oui, il a aussi une grange à la maison où se trouve son surplus...

Ce même propriétaire entretient également la maison d'une vieille dame retournée vivre en Angleterre, laissant derrière une propriété figée dans le temps. L'intérieur est d'une beauté sans nom. Entre cette petite pièce à la tapisserie en velours où se trouve un petit orgue avec une octave(ou deux) en moins et ce salon où un antiquaire vendrait sa mère pour en acheter le contenu, c'était un véritable bonheur d'y faire quelques photos.

Et ça, ce n'était que le premier jour.

Le lendemain, après quelques heures de route, je me suis retrouvé dans une petite ville de la Baie des Chaleurs à y photographier une vieille forge où le propriétaire, du haut de sa soixantaine avancée, m'a fait un véritable cours 101 du travail de forgeron de l'époque de son père. J'ai même eu droit à un second cours typiquement gaspésien: comment faire cuire son homard de la BONNE façon; à savoir une tasse de sel par galon d'eau.

Un peu plus loin, j'ai pu accéder à un ancien magasin général datant d'avant 1900. Encore une fois, le propriétaire, un vieil anglophone d'une gentillesse déconcertante, m'a fait revivre sa jeunesse à travers ce vieux frigo au kérosène, ses étagères montant au plafond où il fallait jouer d'astuce  pour y grimper au sommet en passant par le second étage où se trouvaient encore de vieux vêtements datant d'une autre époque.

Il m'a même amené à quelques kilomètres de là dans une vieille église protestante aujourd'hui fermée où se trouve encore tous les meubles et accessoires. Seuls les dégâts au toit et les mouches mortes témoignent de l'abandon de l'endroit.

Et me voilà ce matin, à 5h sur le perron de mon gîte à y respirer cet air salin une dernière fois avant de reprendre la route pour la maison. Quatre jours pour ce contrat, c'est définitivement trop court. Je vais devoir trouver les arguments pour me refaire ça! Fort heureusement pour moi, ils sont très contents du résultat.

Entre-temps, les bateaux de pêche rentrent au port. Je crois que je vais aller chercher  deux homards fraichement pêchés pour ma blonde et ma fille...

Gaspésie: un travail à saveur de hobby

Gaspésie

C'est le genre de contrat qui ne se refuse pas. Lorsqu'on vous propose d'être payé pour faire ce que vous aimez le plus, la moindre des choses, c'est de dire oui. C'est ce qui m'est arrivé. Un contrat de deux semaines à faire du repérage de lieux abandonnés pour un tournage télé.

Comme les lieux aux alentours de Montréal sont hyper sollicités, il fallait donc chercher plus loin afin de trouver ce qui est recherché. Cela explique donc pourquoi aujourd'hui, je me retrouve en Gaspésie à la recherche du St-Graal.

Le deal est simple et honnête. Je cherche pour eux, mais je photographie pour moi. Ils profitent de mes photos pour confirmer ou infirmer si tel ou tel lieu convient, mais pour le reste, je reste propriétaire de mes photos. Le meilleur des mondes.

Je suis donc parti hier pour Gaspé où j'avais réservé mon premier gîte. La route fut longue (10h), mais remplie de paysages merveilleux. Les maisons abandonnées ne manquent pas, bien que je me sois cogné à des portes barrées partout où je suis arrêté. Je suis même tombé sur une maison que je croyais abandonnée, mais qui ne l'était pas.

À certains endroits, je me suis retrouvé à faire du porte-à-porte pour m'informer auprès des voisins afin de connaître les proprios, tellement ces endroits semblaient prometteurs. Bon, les puristes diront que ce n'est plus de l'urbex (et ils ont raisons), mais le but demeure le même: faire des photos et éviter d'avoir à casser des carreaux pour entrer. Et comme la Gaspésie se trouve à 10 heures de route, je cherche davantage à rentabiliser mon déplacement qu'à urbexer à tout prix.

Via une auto-stoppeuse que j'ai embarqué et dont la destination était la même que moi, j'ai profité de ses connaissances de sa région afin d'obtenir quelques adresses que je pourrai exploiter cet après-midi.

Je dis cet après-midi, car pour ce qui est de ce matin, j'ai déjà un lieu fort prometteur à photographier.  Une ancienne salle de cinéma dans un petit village inaccessible en temps normal. Pour la petite histoire, il faut savoir qu'avant l'invention de la télévision aux débuts des années 1950, toutes les villes et les villages avaient leur salle de cinéma. Si vous avez déjà vu le film Cinéma Paradiso, vous savez de quoi je parle. Sinon, allez le voir! Ce film est génial.

Bref, si la grande majorité a été détruite ou fermée, il reste encore quelques petits bijoux à travers le pays. Et aujourd'hui, j'espère avoir trouvé l'un de ceux-là...

Je vous tiendrai au courant.

Les origines de l’urbex

Pour ce (premier) ticket, le choix du sujet s’impose de lui-même : Qu’est-ce l’urbex?

L’exploration urbaine, abrégé urbex (de l'anglais urban exploration), est une activité consistant à visiter des lieux construits par l'homme, abandonnés ou non, en général interdits d'accès ou tout du moins cachés ou difficiles d'accès.

Ça c’est que dit Wikipedia.

Personnellement, j’ai toujours trouvé qu’il y avait autant de définition de ce qu’est l’urbex qu’il y a d’explorateurs urbains. Chacun y saupoudre sa petite version avec les différents ingrédients qui l’intéresse.

Les puristes vous diront que l’urbex consiste à entrer dans un endroit abandonné que s’il y a une ouverture qui ne nécessite de rien casser, les réalistes vous répondront probablement que s’il y a une entrée, c’est que quelqu’un quelque part a forcé cette porte ou cette fenêtre qui vous a permis d’entrer sans vous salir la conscience. Mais bon, fermons les yeux sur ce détail et poursuivons.

Le nerf de la guerre en urbex, c’est avant toute chose le secret qui entoure la localisation des lieux. C’est généralement là que ça grafigne entre les anciens,  les nouveaux et les curieux. Il faut d’ailleurs savoir que plus un explorateur devient expérimenté, plus il taira la localisation de ses découvertes. Non pas qu’il devienne un vieil égoïste qui se prend un peu trop au sérieux, mais bien parce qu’avec l’expérience, il comprendra de plus en plus la fragilité de ces lieux face aux nombreux dangers qu’ils font face.

Intervalle de quelques mois
Quelques mois ont suffi pour transformer ce squat en espace vandalisé

En fait, il suffit de visiter un édifice abandonné à courtes intervalles pour découvrir le sort réservé à ceux qui connaissent une soudaine popularité. En l’espace de quelques semaines, ils sont vandalisés, tagués, vidés et détruits par des gens sans scrupule. Par conséquence, chaque indice laissé derrière constitue un morceau du puzzle qui finit par donner une image assez claire une fois assemblée. Éventuellement, cela risque de causer la perte du bâtiment (incendies criminels, démolition, accident, etc).

Par exemple, beaucoup de gens m’écrivent sur Urbex Playground (en public via les commentaires comme en privé via le formulaire) demandant l’adresse de tel ou tel endroit. Bien que je ne doute pas de leurs bonnes intentions, aucun d’entre-eux n’obtiendra l’information demandée. Autant pour les raisons ci-haut mentionnées que pour l’autre grand principe de l’urbex : « les friches que tu visiteras, trouver ou échanger tu devras ».

En d’autres mots, si je passe plusieurs soirées sur Internet ou au volant de ma voiture à arpenter les moindres recoins de la ville, je n’irai pas donner le fruit de mon travail au premier étranger venu.  Ce n’est qu’une question de gros bon sens…  Et en cherchant ainsi, on devient donc plus conscient de la fragilité de ces lieux.

Par contre, les explorateurs aiment bien les échanges…

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